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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 13:15






"Un fil de laine blanc, poudreux, même un peu salit par l’huile du sol, cerne un tas de terre.

Une colline est reconstituée avec de la terre d’ un lieu de Marseille. Quartier de la Viste. Un bord de ville, une frange.

J’ai prélevé de la terre, emportant avec elle, les quelques herbes et morceaux de pierres, de tuiles qu’elle avait en elle. C’était une pente d’où l’on apercevait toute la ville. Un endroit d’où l’on voyait, frappant par tant d’impudeur, le littoral, la forme d’une courbe, d’un arc. Quoi de plus que cette envie irrépressible d’emporter un peu de cet endroit ?  Faire un creux dans cette pente, en prélever sa substance. C’est un peu comme découper le littoral d’une carte juste pour ressentir sa présence par l’effraction de son absence.

L’important serait plus de dire qu’il y eu un moment, où fut frappante cette limite, ce littoral où l’eau vient frôler la terre. Le niveau de l’eau serait comme la paroi d’un verre, d’une bouteille, d’un bocal. L’endroit de l’entre-deux, de l’intermédiaire qui deviendrait un lieu en soi. Une ligne qui structure autant qu’elle s’efface, qu’elle bouge. Lieu de l’écriture d’un contour. Lieu de couture, lieu de jointure.

 

Je me  dis souvent que le plus intéressant lorsque l’on prélève quelque chose pour le poser ailleurs, c’est le moment  du transport. Souvent c’est l’espace entre les choses que les choses elles même qui valent la peine.

Mon travail fut ici celui d’un transport d’un lieu précis dans Marseille à la galerie du Tableau, et de constater l’équilibre qu’il y a entre une émotion vécue dans un lieu et  la recomposition que l’on peut en faire. J’ai travaillé sur cet entre-deux, sur cet espace vide qui échappe, qui fait que l’on transforme les choses pour les perdre à jamais."

 

 


"Le niveau de l'eau" Installation. 2X2m. Galerie du tableau (Du 09.06.08 au 15.06.09)

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